
Nombreux sont les pêcheurs qui, sans le savoir, pêchent des poissons issus de l’aquaculture. Comment et pourquoi ces poissons arrivent-ils dans nos lacs et rivières ?
D’abord, qu’est-ce que l’aquaculture ? Dit simplement, c’est faire l’élevage d’organismes aquatiques, tels les crevettes (pénéiculture), les algues (algoculture), les moules (conchyliculture) et bien sûr les poissons (pisciculture). On peut pratiquer l’aquaculture d’une panoplie de façons différentes, dans des bassins intérieurs, dans des étangs extérieurs, dans des cages en hautes mers, etc..
Dans le monde, l’aquaculture est en fulgurante ascension depuis les années 90, car les populations de poissons sauvages sont en déclin. Même que certaines espèces se sont complètement effondrées ! En effet, malgré qu’on ait triplé le nombre de bateaux de pêche sur nos océans, le nombre de capture de poissons tend à diminuer.
Le Québec offre un potentiel considérable pour la production aquacole due à ses importantes ressources en eau douce, qui représentent 4% du volume planétaire. Pourtant, le Québec ne produit que 0,002% de la quantité mondiale de poisson (Figure 1) ! Qu’est-ce qui explique cette piètre performance ? Pourquoi ne sommes-nous pas des chefs de fil en la matière ? La réponse est historique, économique et législative.
Histoire de la pisciculture au Québec
Les premiers étangs d’élevage de poissons au Québec datent du début du 19e siècle et auraient vu le jour en Mauricie et en Estrie. L’intérêt grandissant pour la pêche sportive a provoqué l’effondrement de certaines populations de truites dans plusieurs lacs de ces régions. Il faut comprendre qu’à l’époque, il n’y avait pas d’études d’abondance ou de quota, ni de biologiste pour dicter quel est la longueur de remise à l’eau afin de préserver la population en place. Les pêcheurs pouvaient capturer autant de poissons qu’ils pouvaient en transporter ! Conséquemment, un besoin d’alevins (jeunes poissons) destinés à ensemencer ces lacs est né. Les premières piscicultures produisaient donc exclusivement des alevins d’omble de fontaine (truite mouchetée) ou de la truite arc-en-ciel, car il s’agissait des deux espèces les plus pêchées.
Situation actuelle
Depuis 200 ans, l’aquaculture au Québec n’a pas vraiment changée ! Encore aujourd’hui, les poissons sont d’abord destinés au marché de l’ensemencement (78 %) et secondairement, pour le marché de la table (21%). De plus, on produit encore presque exclusivement des salmonidés (truites, ombles, saumons). Depuis 1999, la production piscicole annuelle ne cesse de diminuer (Figure 2). En effet, l’implantation de nouvelles normes environnementales en matière de rejet de phosphore a obligé plusieurs piscicultures à fermer.
Le marché de l’alimentation
Ce qui est ironique, c’est que la consommation moyenne de poissons et de fruits de mer des québécois a considérablement augmenté passant de 10 kg par personne par année en 2005 à 16 kg en 2012. Comme on produit de moins en moins de poissons au Québec, ils viennent forcément de l’importation ! En effet, en 2012, on importait l’équivalent de 466 M$ en fruits de mers de toute sorte, alors que nous disposons des ressources pour les produire. Imaginez si nous produisions nous-mêmes ces denrées ! C’est tout une industrie qui pourrait se développer. Le Chili est devenu l’un des principaux producteurs de saumons atlantique au monde en à peine 10 ans grâce à un investissement du secteur public, à une main d’œuvre à faible coût et surtout à un laxisme important en matière de respect de l’environnement.
Perspectives pour l’aquaculture au Québec
Heureusement, le secteur de l’ensemencement n’est pas en danger au Québec. Les gens d’ici aiment trop ce sport magnifique qu’est la pêche. C’est ancré dans notre culture, dans nos mœurs. Néanmoins, des solutions existent afin de revigorer l’industrie aquacole. Comme je l’ai mentionné, nous disposons d’une ressource de plus en plus rare dans ce monde : l’eau. De nouvelles technologies permettant la capture et la valorisation des déchets piscicoles permettrait de produire d’importante quantité de poissons tout en respectant nos normes environnementales qui disons-le, sont plus sévères qu’ailleurs. Parmi ces technologies, je mentionnerais les systèmes en recirculation et l’aquaponie qui feront l’objet de futurs articles. Avis aux curieux !
Une autre approche est indéniablement la diversification de notre offre aquacole. Au lieu de produire presque exclusivement de la truite, pourquoi ne commencerions nous pas à produire du doré, de l’esturgeon, du tilapia ou des crevettes d’eau douce ? Nous avons une richesse, exploitons là !
Il m’étonnera toujours de constater que, de toutes les chaires animales consommées massivement dans le monde, incluant le porc, le bœuf, le poulet et le poisson, seuls les poissons sont encore obtenus majoritairement par l’archaïque méthode du chasseur-cueilleur. Il est temps de suivre la vague mondiale et de commencer à faire l’élevage de notre poisson !
L’aquaculture au Québec est limité par la loi assez drastique qu’on doit forcément élever un espèce indigène.
Les seules espèces profitables sont des prédateurs (salmonidés), donc des carnivores à croissance rapide mais requérant une alimentation très riche. C’est ce qui fait qu’une pisciculture est une véritable porcherie directement dans un plan d’eau.
Il faut aussi plusieurs kilos de poissons sauvage pour produire un seul kilo de poisson d’élevage. On a donc remplacer la pêche en mer d’espèces lucrative, par la pêche en mer de poisson fourrage pour nourrir les poissons d’élevage. À cela on ajoute massivement des antibiotiques pour éviter la maladie dans les enclos surpeuplés…
Mais est-ce la seule aquaculture? Moi pour ma part j’avais regardé pour élever des écrevisses géants (format homards) de type cherax (Destructor et Caiini).
Ces espèces sont omnivores, ils mangent les plantes dans l’étang, ils mangent les insectes présent et peuvent être nourri avec un moulée végétale. Comme ils vivent d’une moulée beaucoup moins riche (ou aucune moulée) c’est très peu polluant.
Il est impossible que ces écrevisses s’échappent dans la nature à cause que nos écrevisses sauvages sont porteur d’un champignon qui leur est mortel (crayfish plague).
Bref, j’avais le plan parfait, il me fallait une terre bon marché… mais non c’est un fin de non recevoir. Interdit aux espèces qui ne sont pas du Québec. Dommage car ces écrevisses existent aussi en variété bleu Québec:
http://www.digitaljournal.com/img/6/8/7/0/1/4/i/1/5/1/p-large/langosta-azul-3.jpg
Merci de ton partage Rémi!
Mon commentaire est en réponse a rémis morin, suite a la lecture de ton commentaire je ne peut q’etre en total dessacord je te cite:””C’est ce qui fait qu’une pisciculture est une véritable porcherie directement dans un plan d’eau.
Il faut aussi plusieurs kilos de poissons sauvage pour produire un seul kilo de poisson d’élevage”. Si tu voyais les restrictions au niveau environnementale au pour le phosphore on est bien loins des faits que tu mentionne, de plus dire qu’il faut plusieurs kilos de poissons pour faire un kilo de salmonidée est totalement mensonger. Actuellement les ratio sont en moyenne au québec ce 1,1 pour 1 et nous ne sommes pas encore les plus performants, de plus on ne prend pas des poissons entier pour la moulées mais plus souvent des résidus de transfomation des usine…. Et pour ce qui est de l’ajout d’antibiotique parle a un vétérinaire en ichtyopathologie c’est presque impossible d’en avoir et tres dispendieux donc tres peu utilisée.
Merci pour les clarifications!
Il y a beaucoup de préjugés dans votre commentaire.
1. le secteur piscicoles, avec l’aide du MAPAQ a fait beaucoup d’effort pour réduire les rejets des entreprises piscicoles en adoptant des objectifs de rejets en phosphore parmi les plus sévères au monde (voir STRADDAQ sur internet). Il ne faut pas oublier que les piscicultures du Québec, élèvent les poissons dans des bassins et contrairement aux piscicultures en cage, elles sont équipés de systèmes de traitement qui retirent une bonne partie des fumiers et du phosphore de l’eau. Ce mode de production est appuyé par des organismes environnementaux comme SeaChoice et Oceans Wise.
2. La farine de poisson est de moins en moins utilisé dans la moulé à poisson et est remplacé de plus en plus par des source de protéine végétale. On examine même la possibilité dans un avenir proche d’utiliser de la farine d’insecte. D’autres part, il faut noté que la farine de poisson est utilisé dans fabrication de bien d’autres moulés animales (volailles, bovins, porcins, lapins… – voir Wikipedia)
3. Il est interdit au Québec d’utiliser des antibiotiques en préventif chez les poissons. Ils sont utilisés seulement si les poissons sont malades, sous prescriptions vétérinaires et des règles très stricts s’appliquent pour s’assurer qu’il n’y ait pas de résidus dans la chair des poissons à la vente. Le MAPAQ a fait des suivis périodiques dans le passé à ce sujet – voir la section publication sur le site du MAPAQ. L’Association des Aquaculteurs travaille de prêt avec ses membres et les vétérinaires du secteur afin de prévenir les maladies et de réduire le plus possible l’utilisation des produits de traitements en aquaculture.
S. Lareau Directeur de l’association des Aquaculteurs du Québec
L industrie de l aquaculture est elle viable au quebec j aimerais beaucup me lancer dans l industrie. Est ce que cest trop compliqué question loi, investissement , avons nous de l aide. Jai lu plusieurs articles et la reglementation semble tres serrée au quebec. Bref je veux simplement savoir si je reve en couleur.
merci et bonne journee
patrick
bas st laurent
En réponse à Patrick, le Ministère de l’Agriculture offre de l’aide technique financière pour se lancer en production. Leur site internet contient aussi plusieurs documents de référence sur le sujet.
Merci Sylvain de la précision!
mes amis et les emplois en élevage du poisson?