Au mois de mai 2009, lorsqu’est venu le temps de planifier nos vacances d’été (un peu tardivement je l’avoue), j’ai eu une idée : pourquoi ne pas tenter un nouveau type de pêche en essayant de l’insérer sur notre parcours de voyage? Après quelques discussions avec ma tendre moitié, nous avons convenu que la pêche en haute mer serait une belle expérience à vivre. Je me suis donc mis à la recherche d’une compagnie qui offrait ce genre de “trip” à un prix abordable. Voici l’histoire de quatre heures inoubliables.
Tout d’abord, il a fallu choisir une date précise qui concordait avec la réservation de notre hôtel. Sachez que ceux qui ne maîtrise pas bien l’anglais peuvent avoir quelques difficultés lorsque vient le temps de discuter, soit au téléphone ou par courriel, avec le capitaine du bateau de la compagnie de pêche en haute mer. Étant donné que nous étions dans le coin entre le 16 et le 19 juillet, la matinée du 18 juillet a été notre premier choix. J’avais tellement hâte, j’étais comme un enfant qui voit Noël approcher.
Une fois sur place, nos vacances se déroulaient bien et nous profitions du beau temps pour faire de la plage et visiter les environs. Par contre, un pépin est survenu : le mauvais temps annonçait son arrivée sur l’état du Maine le 18 juillet ! J’étais très déçu, car je savais que c’était imprudent d’aller en haute mer par un temps pareil. Ce que je redoutais est arrivé : j’ai effectivement reçu un appel du capitaine du bateau me disant que le voyage allait être annulé et qu’il allait me recontacter s’il y avait une place de disponible le 19 juillet en matinée. Je désespérais, ne croyant pas en mes chances de recevoir un autre appel…
Le 18 juillet, après une soirée très plaisante, nous rentrions à l’hôtel quand le téléphone sonna. C’était Ben, le capitaine du bateau, me disant qu’une place s’était libérée! Bingo! J’allais pouvoir vivre mon expérience de pêche en haute mer. C’est à 7h15 le lendemain matin après s’être complètement perdus dans South Portland que nous sommes arrivés au port. Le capitaine nous a accueillis nous disant que c’est Matt qui allait nous guider pendant ce voyage. Nous avons donc largué les amarres et nous sommes partis pour quatre heures.
Nous nous sommes vraiment éloignés du port en voguant contre les vagues pour aller attraper quelques maquereaux, ces appâts vivants qui allaient attirer notre poisson. Matt employait un montage similaire à celui que j’utilise pour la pêche à la ligne morte : un poids de trois onces était situé au bas de la ligne où étaient attachées trois grosses mouches à huit pouces d’intervalle. Nous n’avions qu’à faire descendre notre ligne à vingt pieds de profondeur pour ensuite la “jigger” en remontant tranquillement. Il m’est arrivé d’en prendre trois du même coup! À cet endroit, j’ai attrapé onze maquereaux et un lieu noir. Après seulement une quinzaine de minutes de pêche, nous étions prêts à aller affronter les monstres tant recherchés : les bars rayés.
L’endroit où étaient situés les bars rayés était beaucoup plus près de la côte que le “spot” à maquereaux. Nous pêchions près d’un cap de roche avec plein d’oiseaux (des mouettes et des “sea duck”) qui prenaient du soleil en nous regardant. Les deux techniques de pêche utilisées étaient très simples. Tout d’abord, Matt soufflait dans un ballon d’anniversaire qu’il attachait sur la ligne. Ensuite, il insérait un hameçon trépied (treble hook) dans le dos du maquereau et il lançait l’appât. La deuxième technique consistait à couper un morceau de hareng gelé pour l’insérer sur un hameçon circulaire (circle hook) et de lancer l’appât en le laissant tomber vers le fond. Matt nous a aussi informés que si les poissons mordaient sur l’hameçon circulaire, il ne fallait pas les ferrer. Il fallait simplement les laisser partir avec l’appât et commencer à tourner la manivelle du moulinet environ trois à quatre secondes après la morsure et le tour était joué!
La première heure de pêche a été très fructueuse : moi et ma femme avons réussi à ramener sept bars rayés assez gros qui mordaient tous sur le hareng gelé. Ma femme a même sorti une prise pesant près de trente livres! Les combats contre ce poisson sont intenses, car le bar rayé est un poisson qui est très trapu et fort quand vient le temps de se débattre pour survivre. J’ai aussi réussi à attraper un autre lieu noir, un crabe, un “cutter” (sorte de poisson de fond) et même une mouette est venue mordre à l’hameçon…bravo la mouette. Enfin, un “blue fish” est venu taquiner la ligne en la coupant avec ses dents tranchantes comme des lames de rasoir.
Après cette heure remplie de rebondissements, il y a eu une accalmie et le poisson a cessé de mordre. Vers la fin du voyage, environ trente minutes avant de revenir au bord, les poissons sont réapparus. J’en ai capturé deux autres qui ont encore une fois mordu sur le hareng gelé. On a bien eu une morsure sur le maquereau vivant, mais le poisson ne s’y est pas accroché.
Quelle aventure! Nous sommes revenus au bord et avons réglé ce que nous devions au capitaine. Pour votre information, le voyage de quatre heures en mer (où tout l’équipement de pêche et le savoir-faire du capitaine étaient fournis) a coûté 275$ US + le pourboire au capitaine (entre 10 et 20% du montant de base). Tout s’est bien déroulé et soyez certain que j’y retournerai bientôt pour essayer la pêche au requin!
Les médecins s’entendent pour dire que le sel n’est pas bon pour la santé, mais maudit qu’il est bon pour la pêche!
Bonne pêche.
Jack28
Vous pouvez aussi suivre mes aventures régionales dans mon blogue de pêche à l’adresse suivante : http://portneufpeche.com/ en cliquant sur l’onglet Blogue! Bonne lecture!